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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 18:16

Hélas, je n'y connais rien



     Ce qui s'appelle rien. L'on vient de m'en faire clairement, ouvertement plutôt, le reproche. J'ai été désigné quasi nommément dans un blog dont je préfère taire ici le nom.


img153-copie.jpgLes aventures de Depluloin. Jacques Moulin. 1887


       Grand dommage pour ce monsieur, il se trouve que, dès mon plus jeune âge, j'ai été bercé dans ce monde merveilleux de la bande dessinée. Jusque il y a dix ans ma collection comptait environ quinze mille titres. Pour couronner le tout, mon arrière-grand-oncle Jacques Moulin fut l'inventeur des célèbres aventures de Depluloin - à qui j'ai donc emprunté mon pseudo.

Je tiens donc à dire à ce mossieur : attention! aaattention!!


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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 18:01


Ou comment j'ai bien failli sombrer dans la zoophilie


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         C’était il y a bien longtemps dans les Pyrénées. Nous étions toute une bande de garnements, les autres à peine plus âgés que moi et nettement plus dégourdis puisqu’ils vivaient là. (Et moi, le parisien en vacances, bien que mes grands-parents “soient du pays” depuis la nuit des temps ou presque.)

 

         Ce jour-là donc, nous traînions à l’étable où le fils du fermier avait à faire : une des cinq ou six vaches de l’exploitation (mot aussi incongru qu'inconnu à l'époque dans cette région) avait son veau et il fallait le faire téter mais point trop afin de ne pas vider la mère de son précieux lait. Mais le fiston ou la fifille de la vache en question ne l’entendait pas de cette oreille si je puis dire, et il fallait s’y mettre à plusieurs pour l’arracher à temps aux tétons de sa mère. C’est à cet instant que le fils du fermier laissa entendre que, dans ce état, le veau ou la velle sauterait volontiers sur tout ce qui ressemblerait de près ou de loin à un pie de vache. Et de nous en faire la démonstration sous les rires enchantés de mes camarades qui n’en étaient visiblement pas à leur coup d’essai. Et en effet chacun y alla de sa contribution à la réputation de l’élevage bovin du coin (le très fameux veau de Saint-Gaudens exporté dans l’Europe entière). Pataugeant dans la bouse et l’urine, le plus difficile pour eux semblait de rester debout lorsque le veau, mécontent de devoir attendre sa dose, donnait de violents coups de tête, lesquels auraient bien pu les estropier. De mon côté, je n’en menais pas large, tremblant que mon tour vienne car je n’étais pas prêt, très loin de l'être: cette gueule, cette grosse langue râpeuse, me disaient si peu que je dois avouer que l’érection n’était pas au rendez-vous, mais alors pas du tout.

 

         Heureusement, mon tour ne vint pas. Le bruit des sabots du père eurent vite fait de rappeler les garnements à l’ordre. Aujourd’hui je me console en me disant que toutes les expériences ne sont pas bonnes à vivre et qu’après tout même à la ville où veaux, vaches, cochons, sont rares je ne me débrouille pas si mal avec la population locale ou étrangère. Cela dit sans me vanter bien sûr.

 

Pourquoi cette histoire? Ah oui : mangez du veau des Pyrénées!


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(Cette illustration pour celles ou ceux qui n'auraient jamais eu l'occasion d'apercevoir un veau téter sa mère)

 

 

 

N. B. : Pour être précis : la "velle" est le nom limousin de la génisse.



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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 17:39
A la guerre comme à la guerre

       Les temps s’annonçant difficiles, pour ce qui me concerne en tout cas, j’ai décidé de prendre les mesures qui s’imposent dans ces situations de guerre larvée. Une fois de plus, c’est en triant mes archives que l’idée de me lancer dans le faux autographe m’est venue. (Je possédais déjà par ailleurs, je dois l'avouer, une petite expérience - certes ancienne - dans le mot d'excuse et la signature des carnets de notes. De l'intérêt d'une scolarité suivie.)


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       Ici, un faux Ionesco, dont j’étais assez fier à l’époque, destiné à tromper un acteur que je désirais absolument convaincre de jouer dans un film qui ne s’est jamais fait. La prudence m’avait commandé de commencer par un simple tapuscrit, plus facile à imiter - à part la signature bien sûr.

 

      Cependant, avant de me mettre tout à fait hors la loi (car il me vient à l’esprit que face au juge je ne pourrais prétendre avoir voulu nourrir ma femme et mes enfants, payer les arriérés de la maison de retraite de ma mère, mais seulement me dorloter moi-même), j’ai décidé de lancer un appel aux nombreux écrivains vivants (évidemment) qui passent par ici : je leur demande instamment de m’écrire quelques lettres, signées surtout, dans lesquelles ils feraient part de quelques-uns de leurs tourments, joies, soucis domestiques. Les détails croustillants étant les bienvenus : vicissitudes, turpitudes, vie sexuelle, déviances diverses, etc. Quitte à inventer bien sûr mais il m’est avis qu’ils n’auront pas à chercher bien loin...

 

      En attendant, mon indispensable Dictionnaire des Trucs de Jean-Louis Chardans (Jean-Jacques Pauvert Éditeur) ouvert à la bonne page, je commence à m’entraîner...



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Lettre de Jeanne d'Arc aux parisiens... "Braves Parysiens foyez tous on repos. L'armée de votre Roy arrive devant Parys.... Aux parysiens de la part de Johann dicte La Pucelle..."


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Lettre de Cléopâtre à Marc-Antoine... "Cléopâtre, royne, à son très cher ami Marc-Antoine triumvir..."


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Lettre de Christophe Colomb à Rabelais... ou quelques conseils du grand marin sur la navigation à l'illustre écrivain...


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Lettre du roi Dagobert à Saint-Eloi... "Mon très cher et très ami Elois..."


      Ces faux hautement savoureux sont d'un certain Denis VRAIN-LUCAS (1818-1882). Clerc de notaire à Chateaudun, puis "scribe" au tribulal de la même ville, son ambition le mène à Paris où il deviendra un des plus grands faussaires en autographes de tous les temps : plus de 27 000 pièces! Ses exploits sont connus et vous pourrez en découvrir l'étendue en consultant les sites qui lui sont consacrés, notamment celui de la Bibliothèque Nationale.



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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 11:24

Servez-vous!




c-est-dimanche 0788


(Pour la monnaie, s'adresser à Monsieur Luc, bar-tabac, deuxième rue à gauche.)




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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 17:49

Un autre temps  

 

     A ceux qui comme moi ne supportent la campagne plus de vingt-quatre ou quarante-huit heures, ou ne la supportent qu’à la condition express d’y séjourner dans une vaste cuisine face à la cheminée, la cave pour ainsi dire à portée de main, sans oublier bien sûr, toujours à portée de main, quelques jeunes femmes joyeuses et peu farouches, je dédie ce billet...

 

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        La campagne, telle que nous la connaissons aujourd’hui, un désert sinistre où chaque arbre, chaque branche un tant soit peu solide, constituent autant d’occasions de se pendre, cette campagne fut il y a encore peu une joyeuse fourmilière dont on a du mal à imaginer l’activité.

 

LES-HOMMES-DANS-NOS-CAMPAGNES 0660

 

       Du temps où je pouvais passer quelques jours de vacances dans le Périgord, il m’arrivait d’aller promener aux forges de Savignac-Lédrier en Dordogne, forges du XVIIIe miraculeusement préservées - et restaurées depuis - puisqu’elles gardèrent une activité, certes réduite, jusque dans les années soixante. Quant à moi, je préférais tenter d’imaginer l’animation qui devait régner dans cet endroit devenu désert : les ouvriers, les ouvrières, les charretiers amenant le charbon de bois, emportant les clous et autres produits finis, les charbonniers qui peuplaient les collines de châtaigners, le bruit des marteaux-pilons, les ordres, les rires... Image d’Epinal sans doute, dissimulant bien des misères sûrement. Mais peut-être pas autant qu’on pourrait le croire.

      Sans doute mes vacances d'enfant, dans les années soixante, me facilitent cet effort d'imagination. Chaque jour il fallait mener les vaches au pré, les garder en jouant avec les chiens, puis les rentrer le soir. Atteler les vaches, non les bœufs, pour faucher, puis faner, puis transporter le foin à l'aide de charrettes qui me paraissaient lourdes et immenses et sur lesquelles nous trônions, fiers comme des hommes.


 

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 18:07
Lara en Espagne


img137(Lara en Espagne)

 

         Lorsqu’elle est quasiment absente, ses trois espèces envolées ailleurs, que j’en suis quasiment certain, je me garde bien de bouger le petit doigt. Car pour rien au monde je ne voudrais qu’elle me surprenne à vivre autrement qu’en sa présence. (Vivre autrement, je me demande bien comment je pourrais m’y prendre.) Je tiens donc à rester le même - ce qui, par ailleurs, ne m’oblige à  aucun effort d’imagination ou autres. Le même qu’elle a suivi jusqu’ici sans poser de questions, sans répondre aux miennes. Différent, peut-être qu’elle en oublierait le chemin du retour, volontairement ou non. D’une certaine façon, je vis donc bien plus intensément son absence, ses absences, que sa présence. Lorsque je m’en ouvre à elle, c'est pour l'entendre me dire que le contraire la peinerait, qu’il est juste et bon que je ressente cela, que Larron je suis, Larron je resterai. (Je dois donc m’appeler Larron?)

 

         Un jour, histoire de régler une fois pour toute l’affaire de son petit nom, l’idée m’est venue de procéder à une sorte d’appel comme autrefois à l’école.  Pétula X ? ... Paméla Y ? ... Angéla Z ? ... etc. L’idée étant qu’avec un peu de chance elle finisse par répondre présente, et alors je saurai enfin si c’est  Gloria, Lara, Fabiola, etc. (Quoique l’essai que j’eus la prudence ou la curiosité d’opérer sur moi auparavant n’eut rien donné: j’eus beau me faire l’appel des après-midi entiers, à aucun moment je ne fus capable de répondre présent à l’énoncé de quelque petit nom que ce soit. Mais peut-être n’ai-je point été baptisé tout simplement?)

 

         Pourtant, je suis presque sûr qu’elle existe.

 

 




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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 16:54

Je vous assure que je n'y suis pour rien



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    Tout se passait à merveille. Je tenais enfin le modèle parfait: une jeune fille charmante, répondant au doux nom de Léonie, intelligente, de la pudeur juste ce qu'il faut, exhibitionniste comme il se doit, c'est à dire sans ostentation excessive,  et pour ne rien gâcher un sens artistique très sûr doublé d'une rare maîtrise de l'espace. Ajoutez à cela un teint de madone, une peau de velours qui prenait admirablement la lumière. Patiente avec ça, me laissant tout le temps de soigner mes éclairages. Les essais au Polaroïds étaient parfaits. Bref, tout baignait. Après... après je ne sais plus ce qu'il s'est passé. Comme une absence.


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    Lorsque j'ai enfin repris mes esprits, l'horreur : la vision cauchemardesque de ce corps ouvert à tous les vents. J'ai appelé doucement : "Léonie? ... Léonie? ... Léontine?" Mais rien, pas la moindre réaction. Alors j'ai un peu nettoyé autour, passé tous mes objets tranchants à la machine à laver, mes vêtements jetés à la hâte dans un grand sac plastique abandonné dans une poubelle de la rue voisine. Ah me voilà bien ennuyé. Quinze ans de psychanalyse, certains se gaussent, mais il faut bien se rendre à l'évidence : c'est insuffisant.





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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 18:20

Pfouff!!


OI-229
Depluloin sur scène. Ici immortalisé dans sa fameuse tirade du gland. (Par J.-M. Cailloux.)

 

         Deux petits vieux, visiblement désœuvrés, assis sur un banc public au milieu de nulle part dans une ville de province.

 

DEPLULOIN

 Ah les femmes! les femmes!

 

DE VIEILLECOQUE

 Pfoufff!

 

DEPLULOIN

 Comment ça pfouff?

 

DE VIEILLECOQUE

 Pfoufff! ... Pfoufff!!! ... Pfoufff veut dire que j’abonde dans votre sens!

 

DEPLULOIN

 Alors vous le dites mal votre pfouff! Pas assez explicite! ... Ç’eut dû être un pfouff plus las! infiniment plus las! Au besoin vous auriez pu l’accompagner d’un geste qui en aurait dit long! ... C’est tout votre corps qui aurait dû exprimer... vivre... hurler sourdement ce pfouff! Tenez, je vais vous le faire! ... (Depluloin se redresse, et, tel le vieux cabot qu’il est, commence à se trémousser sur le banc, levant puis rabattant un bras, puis l’autre, roulant les yeux vers le ciel, croisant et décroisant les jambes) ... Pfouououfffff !!! .... Pfououououffff!  ... Vous voyez?

 

DE VIEILLECOQUE

Je vois! ... En ce cas, vous devrez vous contenter d’un simple un pouf! ... Pouf!! ... Je ne peux pas faire mieux. Avec mes vertiges, ma canne, mon chapeau, je ne peux me permettre de gesticuler comme vous venez de le faire! ... Donc : Les femmes! pouf! ... Et ensuite?

 

Depluloin hésite. Son regard erre un instant sur le sol devant lui avant de se tourner de nouveau vers son compagnon.

 

DEPLULOIN

 Et ensuite? ... Pfouff ! Qu’est-ce que j’en sais moi! ... C’est étrange, d’habitude nos petites conversations démarrent d’un meilleur pied!

 

DE VIEILLECOQUE

 D’habitude, vous ne critiquez pas mes pfouff! ... (un temps) ... Je peux vous faire un Bah! si vous voulez? ... Essayons au moins! ... Les femmes, les femmes! Bah!

 

DEPLULOIN (surpris)

Mais vous avez raison! ... Ah les femmes, les femmes ! Bah! ... En effet, c’est mieux! plus naturel! ... Allons-y! Essayons avec Bah! ... Eh bien, qu’est-ce que vous attendez?

 

DE VIEILLECOQUE

 Que vous commenciez! C’est à vous de commencer!

 

DEPLULOIN

 C’est vrai! ... Bien... Prêt? ... Ah les femmes, les femmes!

 

 

 



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15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 17:58

C'est pas moi qui le dis



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    C'est écrit ci-dessus.

    Je m'étais fendu d'un de ces magnifiques textes dont je n'ai hélas pas le secret mais je me suis vite aperçu qu'il pouvait être mal interprété, qu'il aurait pu me faire passer pour un mécréant, un bouffeur de curé. Donc grand Dieu non! pas de ça! Que je mente à l'instant si j'aille en enfer! C'est bien sûr l'iconographie qui m'intéresse avant tout, avec ces quelques images qui me restent d'une modeste collection.


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    Celle-ci est particulièrement gratinée puisque le petit Jésus vient de recevoir toute sa panoplie d'un seul coup. Avec en prime une statuette de la Vierge, sa mère, qui doit dater, la statuette, du XIXe siècle qui a vu l'invention de L'Immaculée conception.


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    Celle-ci m'amuse beaucoup. "Le divin enfant en quête d'une hôtellerie dans la nuit de Noël". J'ai dû rater cet épisode qui à ma connaissance n'est relaté dans aucun des quatre évangiles.


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Ici, un éloge classique de la misère et des maux qui nous sanctifient, et dont on doit vivement remercier le bon Dieu.


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Je n'ai jamais été inspiré par les saints en soutane. J'en ignore la raison. (Pas tout à fait bien sûr...)


      Il y a quinze ou vingt ans on pouvait sourire de ces images pieuses inspirées par une théologie fort douteuse. Aujourd'hui, ce sourire pourrait bien se figer. Décidément, l'histoire, même Sainte, semble bégayer...



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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 17:56

La réussite



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   Parmi l'invraisemblable fouillis de ses pensées, une revient quotidiennement au moment où il va se livrer à son passe-temps favori : la réussite.

   Cette question tout particulièrement: Peut-on (ou doit-on), à force d'adresse ou d'habileté intellectuelle, les réussir toutes ses réussites ou l'échec fait-il partie du jeu? Car il a beau se concentrer, prendre des notes, il ne parvient pas à saisir cet instant où il aurait commis l'erreur fatale induisant l'échec de la partie. En revanche, réussir sa réussite lui parait presque normal, comme allant de soi, tant les choses se passent bien soudain. Mais, pas plus que pour l'échec, il n'arrive à saisir cet autre instant où il aurait été particulièrement bon joueur, suffisamment pour l'emporter sur le hasard qui n'est pas un mince adversaire.

   Parfois lorsqu'il ne triomphe pas autant qu'il le souhaiterait (une journée sans  réussite est une journée perdue, aime-t-il à penser), il s'essaie à d'invraisemblables martingales pêchées dans son Dictionnaire des Trucs, martingales auxquelles il ne comprend  goutte et ne font que l'embrouiller un peu plus. Le plus souvent, il a donc recours à la tricherie pure et simple. Un seul impératif : laissez le paquet de cartes reposer une nuit, le temps d'oublier sa ruse et d'apaiser sa mauvaise conscience. Ainsi le lendemain, il peut inaugurer sans trop de honte sa journée par une belle réussite.
(Il aimerait alors pouvoir s'exclamer Bien joué! mais quelque chose en lui l'en empêche - tout de même.)


img129.jpg(son livre)




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