Après s’être faite prier quelque temps, la raison, qui surgit chez les autres vers la septième année, lui est advenue sur le tard, pour ainsi dire à l’ancienneté. C’est donc avec l’âge, paradoxe plaisant si seulement l’heure était à la gaudriole, qu’il doit se résoudre à lâcher cette béquille qui l’aidait naguère à traverser le vide de ses journées, toutes occupées à courir après cette carotte qu’était l’apéritif du soir. A présent, c’est le bâton qu’il lui faudrait mais il ne s’estime plus en âge de recevoir la fessée, de se l’administrer encore moins.
Quel substitut à la carotte ? Quel ersatz ? En attendant de le découvrir, il se tourne vers son oreiller dont il fait derechef sa Terre promise.
(Brouillon daté du 04-11-2012)