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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 17:49

 

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Mireille Spideman. Negatif. 2005

 

 

   S’éterniser devant le malheur des autres lui aura servi de leçon, au moins pour un temps. Il s’efforce donc maintenant de s’extasier sur le bonheur. Face à son poste, il doit attendre. C’est long. Le bonheur semble plus rare, comme c’est étrange, ce serait à noter.

   Celui ou celle qui présente la météo ou annonce les bons numéros du loto font certes plaisir à voir, ils sont épanouis, mais ce bonheur lui semble bien vite de façade, et d’ailleurs sans fondement : en quoi annoncer la pluie et des perdants en nombre considérable pourraient être source de bonheur. Question de salaire, pense-t-il.

   Du bonheur, il passe donc à la bonne humeur, c’est à dire aux émissions chargées d’en délivrer. La bonne humeur est déjà une avancée, commençons par le début. De la bonne humeur, il y en a. Sauf qu’il ne comprend pas toujours de quoi il retourne : tout le monde s’esclaffe certes mais pour quelle raison ? Une plaisanterie graveleuse ? Une allusion à l’actualité ? Mais enfin, par politesse il s’esclaffe aussi, c’est un mondain. Il reste pourtant sur sa faim. La bonne humeur, il le pressent, n’est pas le bonheur et l’émission se termine en effet sans qu’il l’ait seulement entrevu. Le bonheur tel qu’il l’entend. Mais l’entend-il ? Y connaît-il quelque chose ? Non, rien que des on-dit, il en a conscience.

   Diable.

   Mais il est persévérant sous ses airs et voilà que le miracle se produit : il trouve enfin le bonheur sur son écran : les publicités où tout le monde est heureux. Une merveille. Des sourires partout, de la joie de vivre. Le bonheur gît donc là, dans les détails, dans l’ordinaire : un dentifrice, une lessive, une voiture, un rasoir, des choses pour les dames, voilà qui mériterait d’être noté mais, tout béat, il oublie. (Certes, comme dans la vie, quelques rabat-joie : donnez pour ceci pour cela, le cancer, le sida, offrez-lui une béquille, nourrissez les affamés, protégez la veuve, des empêcheurs de.)

    Mais enfin, ici au moins, chacun semble lui adresser la parole à lui en particulier. Il répond. Il répond que oui ou que non.  Aux belles jeunes femmes du poste, aux beaux jeunes hommes aussi, il promet de se brosser les dents, d’acheter cette voiture, ce fond de teint, cette crème contre les rides, de se raser de plus près, de se savonner sous les cocotiers, de maigrir, d’être jeune, d’être beau, d’être riche. Il s’en tient là, car la liqueur de verveine ayant fini par faire son effet, il s’endort sur son fauteuil. 

 


 

 

 

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 17:24

 

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Mireille Spademan. Le cri jaune. 2005

 

Ce sera sans voix. Je vais bientôt me faire à cette idée, je m’y suis fait, je suis sans voix. (Ici - déjà - ajouter « désormais » ? La question pourrait se poser, et puisqu’elle pourrait, elle le peut et donc je me la pose.)

 

Ce sera sans voix désormais.

Ce sera désormais sans voix.

Désormais ce sera sans voix.

Belle marquise.

 

Et voilà les emmerdements qui commencent, ça ne traîne jamais trop longtemps dans ces affaires d’écriture. Sans surprise les emmerdements. Dès la première phrase. Je les attendais, ils ne se sont pas fait attendre.

Désormais donc.

Ce sera sans voix. Je vais bientôt me faire à cette idée, je m’y suis fait, je suis sans voix.

Désormais ?

 

Elle m’a échappé l’autre jour tandis que j’étais en train de me gueuler dessus. Je me fustigeais, habitude plaisante prise au fil des ans - plaisante parce qu’elle m’occupait pratiquement à plein temps -, à propos de je ne sais plus quoi. Probablement à propos de moi - qui d’autre ? Je me suis toujours tancé avec une extrême sévérité mais cela n’a jamais changé grand chose : le même comportement idiot, les mêmes erreurs, les mêmes bêtises. Elève sans avenir. C’est le bâton et la carotte qu’il m’aurait fallu, ou un miracle, oui c’est cela plutôt un miracle. Je suis injuste : ces remontrances me remettaient dans le droit chemin au moins jusqu’au premier écart qui intervenait environ une heure ou deux plus tard.

Une heure dans le droit chemin, c’est tout de même un résultat. Je me demande qui pourrait se vanter d’une telle prouesse autour de moi.

Autour de moi, il n’y a personne.

 

A se demander si je les avais bien entendues ces remontrances, ces mises en garde plutôt, soyons franc allons, si j’en avais bien saisi le sens. Défaut d’articulation, langue de traviole. Ou alors la répétition des mêmes et sempiternels griefs. J’ai manqué de pédagogie à mon égard, j’ai été maladroit, brutal. La douceur eut-elle été préférable ? Non, j’en doute. Comme la récompense (la carotte) : si tu travailles bien, tu auras droit à ton petit verre de Campari cacahuètes sur les coups de sept heures, dix-neuf heures pour être plus précis. Total : bouteille vidée et les devoirs pas faits. (La fameuse page du jour à laquelle je m’astreignais jadis mais pour quel résultat).

 

Sans voix désormais.

Je vais bientôt me faire à cette idée.

Bientôt.

Sous peu?

 


 

 

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 13:56

 

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   D’être chez lui l’apaise, c’est certain, surtout quand il revient d’une de ses expéditions en ville (le pain, le journal, le médecin). Il s’y sent à l’abri, pour ainsi dire intouchable, et quasiment invisible, même de sa concierge depuis qu'il a pris le parti d’être sourd.

   Malgré tout, cette belle assurance s’érode parfois. Notamment lorsque, tandis qu'il se délecte devant son poste de télévision du malheur des autres (rien ne le conforte plus dans son choix de vie comme on dit que d’assister à des catastrophes lointaines : tremblements de terre, inondations, tsunamis, sécheresses, famines, centrale nucléaire en perdition, camping ravagé, le choix est assez vaste pour lui offrir son petit moment de bonheur quotidien), il se sent soudain comme extrêmement concerné après tout. Et le doute s’installe peu à peu. Est-il autant à l’abri qu'il se l’imagine ?

   En y pensant il s’aperçoit qu'il en faut peu pour chambouler sa petite vie : des plaques tectoniques mal placées qui se battraient en duel pile sous son plancher, un météorite qu’il n’aurait pas vu venir, une vague géante qui remontrait la Seine Dieu sait comment ni pourquoi. Il s’aperçoit qu’il n’est à l’abri de rien, impuissant et nu face à la menace des éléments. Il pense même, je suis à la merci de tout.

   Il se voit précaire soudain, comme s’il avait besoin de ça, et surtout mortel.

   Angoisse.

   Se réfugier sous son bureau. Les gestes qui sauvent (entendre : qui le sauvent lui).  

   Il aperçoit déjà ces files de malheureux arpentant sa rue. Tout le monde en slip, lui surtout, le ridicule ne tue pas mais en ce qui le concerne, oui, ça le tuerait. Il s’imagine là, hagard, couvert de gravats, une cuvette en plastique sur la tête (pour quel usage ?), sa concierge épargnée on ne sait par quel miracle, se pavanant en limousine, lui faisant un bras d’honneur au passage, son salaud de fils un pied de nez. La croix rouge, le gymnase, la misère, et son chez lui cramé, dévasté par la lave en fusion, son chez lui très loin derrière lui déjà.

   Un cognac, et ça le fera.


 

 

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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 17:00

 

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   A priori, l’invention de l’éventail acoustique paraît géniale. L’idée qu’ayant repéré une parole en l’air, l’on déplie prestement son éventail pour l’attraper au vol, la rabattre fermement vers soi, avant de coller son oreille au cornet, semble très judicieuse. Un coup de main à prendre.

   D’autant plus si l’on est ambidextre et que l’on dispose de deux de ces engins. Certes, pour un public non averti, une telle gestuelle peut apparaître comme un peu folle. Que fait donc cette dame à s’agiter en tous sens comme si elle chassait les mouches ? Il paraît donc important pour la malentendante d’être parfaitement indifférente au ridicule tant le jeu en vaut la chandelle.

  Cependant, j’ai un doute. Ça n’est pas d’avoir croisé tant de sourdes dans ma vie – en vieillissant ça viendra -, mais je n’en ai jamais remarqué aucune qui agitât cet éventail, pas plus en hiver qu’en été. Sans doute un défaut de publicité.


 

 

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23 septembre 2011 5 23 /09 /septembre /2011 12:11

 

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  Elle traînait au fond d’un de mes cartons à dessins cette petite huile, par ailleurs bien amochée. Certes, il y a quelque chose, y a pas, une certaine allure même. Au dos, une signature : Paul Gauguin. Mais je n’y crois pas bien sûr, encore une de ces escroqueries de marchand. D’ailleurs, pauvre type, ce n’est pas « Paul Gauguin » mais «Vincent  van Gauguin », tout le monde sait ça. Pitoyable. Même pas fichu d’ouvrir un dictionnaire.

  Mais enfin, les temps étant ce qu’ils sont, je vais essayer de la fourguer sur eBay, il y aura bien un gogo pour me l’acheter cinq ou six euros (frais de port en sus).


Note : C'est pas Dieu possible. J'ai encore laissé les références à la maison. C'est Paul Gauguin bien  sûr. Le Pont... roulant? transbordeur? Année? Ah Depluloin, fais un peu attention quoi allons voyons.

 

 


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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 12:37

 

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  Son petit chez lui devenu vétuste, il doit se résoudre à entreprendre des travaux. La seule idée de voir des ouvriers profaner son sanctuaire (il pense « ouvrier » au lieu d’artisan, toute une époque, la sienne), le plonge dans des abymes. Pourtant force lui est de reconnaître que rien ne va plus : un jour c’est une prise électrique qui ne fonctionne plus, un court-jus qui l’oblige à s’éclairer à la bougie (spectacle lugubre qui lui fait froid dans le dos, manque plus que son catafalque et la messe sera dite), un robinet qui fuit, qui la chasse d’eau qui ne chasse plus, le chauffe-eau qui ne chauffe plus, assez de rafistolages, il faut sévir. Le voilà au pied du mur, le nez collé au réel. Car le réel en ce qui le concerne c’est avant tout cela : la plomberie et l’électricité - et dans une moindre mesure, l’électroménager.

  La première entreprise « tous corps d’état » (de nuire, ajoute-t-il malicieusement pas devers lui) lui dresse un bilan désastreux : c’est à peine s’il ne faudrait pas raser l’immeuble. Les suivantes pas mieux. Une enfin semble plus raisonnable mais pas sur les prix. Qu’importe. Emporté, soulevé, par un enthousiasme soudain – quelques verres de porto ? - il se voit dans son petit chez lui tout neuf prêt pour une autre vie de malheur, toute confortable celle-ci, et il signe.

  (Il ne serait pas convenable de rapporter ici les trois mois qui suivirent. Son appartement en chantier, c’était bistro toute la journée, dépressions, hôtels sinistres, villégiature chez sa sœur, l’enfer sur terre.)

 Trois mois plus tard, lorsqu’il peut enfin regagner ses pénates sans se heurter à un ouvrier, il s’émerveille : tout fonctionne.

  Sauf que.

  Sauf qu’il ne comprend plus rien à rien, les interrupteurs ne sont plus à la bonne place, ils allument tout sauf la pièce visée, les ampoules jettent une lumière trop crue, son frichti crame à tous les coups, la robinetterie « design » est si perfectionnée qu’il s’ébouillante régulièrement, bref il passe des heures à éteindre ou allumer, et des journées entières à déchiffrer des modes d’emploi qui sont de l’hébreu ou du chinois.

  Compter dix ans au moins pour dominer cette technologie qui le dépasse. Saleté de vie. 

 

 


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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 13:50

 

La mère et sa fille

      

  Pour être tout à fait franc, une fois n’est pas coutume, je me demande si mon titre n’a pas quelque chose d’exagéré. Il me paraît même un peu ronflant tout à coup.

  Car je me demande bien ce que cette mère et sa fille ont cherché à inventer. Le tandem, eh bien c’est raté. J’imagine plutôt qu’il s’agit là du premier bicycle doté d’une marche arrière. Une invention remarquable alors, surtout pour la circulation dans les grandes villes.

  Le rétropédalage ?  

  (Peut-être ont-elles tout simplement cherché à se faire remarquer. Les femmes aiment à être remarquées. Les hommes aussi d’ailleurs, les chiens, les chats. Mon raisonnement ne vaut rien.)

 



 

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 13:36

 

SEPTEMBRE-2011 1098

 

  Ses bonnes résolutions. (Parce que les mauvaises, il n’a jamais éprouvé le besoin de les noter, elles étaient là de tout temps ancrées, pour ainsi dire gravées au plus mou de son âme faiblarde, naturellement en somme, peut-être même de naissance.) Ses bonnes résolutions donc, il ne sait s’il doit en sourire ou en pleurer, les deux sans doute, mais penchant naturellement pour les larmes, il s’attend au larmoiement.

  Relisant ses cahiers de jeune homme donc - car il l’a été jeune homme, pas longtemps mais assez pour prendre de bonnes résolutions -, il se retient de verser une larme, quelle jouissance, prêt à en écraser une si elle venait à se présenter. La peste soit des rangements. Ses archives, qu’est-il allé les remuer alors qu’elles dormaient si bien dans le foutoir de la chambre d’ami.

Cette chambre d’ami, voilà qui pourrait bien cette fois le faire pleurer pour de bon. Déserte, inutile, ridicule. En fait d’ami, seule sa sœur y a couché une nuit, il y a de cela des années. Comment a-t-il pu autoriser cette grosse fille à se vautrer là, usant de ses toilettes et de sa salle de bains. Faisant comme chez elle puisque c’est lui-même qui le lui avait enjoint. S’occupant de ranger, de nettoyer, vérifiant l’état de ses vivres, jugeant sévèrement l’abondance de ses liqueurs et spiritueux pourtant bien planqués, donnant son avis sur tout, critiquant son linge fatigué, sa tenue, sa coupe de cheveux, les odeurs de tabac, de renfermé, de ceci de cela. Et puis quoi encore. Une nuit et un jour à se retenir de l’étrangler.

  Cette chambre, décide-t-il, est à condamner. En murer la porte ou glisser une armoire devant. L’oublier, l’effacer de son chez lui.

  Pourtant, l’envie d’aller y fouiller le reprend régulièrement. Il a trop pris le goût des larmes pour se priver de ce plaisir d’aller touiller dans ses vertes années.

 

 

 

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 17:41

SEPTEMBRE-2011 3775

 

  On ne m’enlèvera pas de la tête que j’ai une bouche à nourrir. Et puis, j’y pense à l’instant, une autre à boire et une autre à fumer. Et encore une autre à causer ou à gueuler. Ce serait plutôt à gueuler ces derniers temps, c’est l’humeur dans l’air. Je dois être sûrement affreux avec toutes ces bouches. (Et je ne compte pas mes dizaines de lèvres et de langues, on n’en sortirait pas.)

  Heureusement, je n’ai plus de dents, cela m’évite des calculs bien délicats, car alors il m'aurait fallu compter celles pour mordre les fesses des enfants (j’adorais), d’autres pour mordre celles des femmes (j’adorais aussi), celles pour mordre leurs tétons (un régal), celles pour mordre leurs… bref.

  Je ne crois n’avoir qu’un nez qui ne me sert à rien de précis sauf à l’avoir au milieu de la figure, c’est décoratif. Si quand même à me moucher et aussi, accessoirement, à supporter mes lunettes, les oreilles ne suffisant pas. (J’ai deux oreilles.)

   Je dois ressembler à un Picasso tel que je me vois.

  Donc mes frais de bouche, c’est là où je voulais en venir, sont considérables. Ceux de mes dents zéro puisqu’absentes. Ceux de mon nez restent raisonnables (il fut un temps où ils ne l’étaient pas, temps révolus hélas). D’autant qu’il y a de cela quelques années, j’ai investi dans une tondeuse électrique à poils de nez qui me donne entière satisfaction puisqu’elle fait aussi tondeuse de poils d’oreille. (Je sombre dans le vulgaire que c’en est un délice.)

  D’autres frais de gueule?

  Les cotons tiges peut-être. Mais la médecine depuis peu en déconseille formellement l’usage et je ne me lave donc plus les oreilles.

  Je préfère en rester là, et vous aussi je parie, vous préférez.

 


 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 12:43

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  Depuis qu’un certain imbécile (il n’est plus certain de l’imbécile en question puisqu’il lui semble en côtoyer des quantités, ce à longueur d’année, lui compris), il se retrouve chaque jour pour ainsi dire nez à nez avec son mur vandalisé. Le papier peint a été arraché par lambeaux (mais par quel imbécile ? quel saligaud ?) prouvant par là qu’il s’accrochait mieux au mur que prévu, créant de grandes lacérations de tailles et de formes variées, un vrai carnage.

  (Mais qui ? un neveu ? une nièce ? le fils de la concierge ? Non, trop jeune celui-là quoi que turbulent, insupportable, et grossier.)

  Les premiers jours il restait des heures assis à son bureau, prostré face à son mur, incapable de détourner le regard de ce désastre. Non qu’il regrettât son papier peint, au contraire il ne le voyait plus, et c’était parfait. (Le papier peint parfait, c’est celui que l’on ne voit plus, il croit avoir noté cela quelque part.) Maintenant il le voit, ne voit même que lui et ses plaies béantes.

  (Mais qui ? Pas lui ? Non. Un bénévole quelconque ? Mais il n’en connaît pas de bénévole quelconque et n’en veut surtout pas chez lui. Un bénévole, a-t-il noté dans son journal, est un emmerdeur qui n’aide que lui-même tout en emmerdant le… (Il n’a pas trouvé le mot.))

  Et puis les jours passant, il a fini par trouver un certain intérêt à ces formes aléatoires. Comme les enfants qui devinent dans un nuage une baleine ou un ours, il s’est amusé à voir dans ces déchirures tour à tour des oiseaux, un héron, un violon, une fusée, la tête d’un grand chef indien, et même un tracteur mais là il force un peu le trait. 

  Et puis, quelque temps après, alors que son imagination peine à découvrir de nouvelles images sur son mur, le téléphone sonne. Son droguiste lui demande s’il a enfin fait son choix. Il bafouille, répond oui, non, oui et non, j’hésite, je me demande…

  L’imbécile était donc son droguiste, son vandale. Lui, si honnête commerçant. (Honnête, honnête, ça reste à voir.)

 La question à présent : qu’a-t-il fait de ces fichus échantillons, pourvu qu’il ne les ai pas jetés à la poubelle.


 

 

 

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