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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 19:05

Je vote comme tout le monde.


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Pour la première fois cette année, je ne voterai pas pour les César. Pas de quoi ameuter les foules.

Et ce n'est pas pour les cinquante euro annuel qu’il faut régler à l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma. Au contraire, cette noble académie fait très bien son travail. Sauf peut-être, en ce qui me concerne, ces avertissements qui me mettent chaque fois en rage et frisent parfois la menace de mort :  Pirater est dangereux pour la santé du cinéma. Pourquoi pas : Pirater te tuera, toi et les tiens, fumier! Et cet avis est répété un peu partout, jusque sur les DVD qui nous sont adressés, à nous autres académiciens, pour visionner les films que nous n’aurions pas vus. Des films parfois difficiles à suivre sans aller y rajouter des défilants tels que T’iras en taule, pirate! Ta mère te regarde! Dieu te voit! ou des choses de ce genre. Ce qui me parait toujours assez fort de café puisque nous autres académiciens - je ne m’en lasse pas - sommes intéressés au premier chef par les droits d’auteur et pour beaucoup militons fermement avec la SACD pour qu’ils ne se réduisent pas à peau de chagrin.

Non, je crois que j’ai décidé de m’abstenir lorsque je me suis aperçu qu’au fil des années j’en arrivais à voter comme tout le monde. Par exemple, cette année j’aurais certainement voté pour le film de Jacques Audiard, sans l’avoir vu, et il y a gros à parier que c’est ce film qui remportera le (ou les) César. Aucune ironie ici, Jacques Audiard a fait largement ses preuves et je suis certain que  son film  mérite amplement le César. Comme il a gros à parier que le dernier film des frères Cohen rafle quelques Oscar.

Certes, il y a quelques années, je me surprenais à voter pour des films comme Astérix et Cléopatre. Ne serait-ce que pour la qualité de la production, de la réalisation, du travail des acteurs, et du public enfin qui me semblait mériter lui aussi d’être reconnu un jour ou l’autre. C’est un exemple. Limite, certes, lorsqu’on apprécie le septième art pour ce qu’il devrait être : un art. Mais le cinéma ne peut pas être toujours un art, il en crèverait plus sûrement que des suites du piratage.

Non, la vraie raison de mon abstention c’est cette lassitude qui fait qu’on  finit par se laisser emporter au fil de l’eau, qu’on apprécie avoir enfin raison avec les autres. - ont-ils tort d’ailleurs ces "autres" dont je fais aussi partie? -, qui fait que l’on se surprend à voter comme un seul homme.

La morale de cette histoire est politique bien sûr. C’est d’ailleurs là où je voulais en  venir mais c’est là que je vais devoir m'arrêter. 

 

 

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commentaires

A
<br /> Votre dernier commentaire me rassure pleinement même si ça ne suffit pas à faire une retraite correcte.... je suis désolé pour les avatars d'accés à mon blog<br /> http://cgtespace.canalblog.com/<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Merci! Je sens que je vais passer de bons moments à vous lire. (La belle façon dont vous parlez de Clint Eastwood!) Je pressens un calme et une ouverture d'esprit qui me conviennent tout à<br /> fait.<br /> <br /> Merci, et à très bientôt.<br /> <br /> <br />
A
<br /> re bonjour,<br /> je comprend ce ressentiment d'injustice que peut epprouver un scénariste d'avoir l'impression de ne pas avoir pu obtenir les moyens de faire un mêtier qui plait en produisant une création<br /> personnelle à faire partager<br /> Sur mon blog, il y a quelques semaines, j'ai parlé d'un film des années 70 qui était sorti par miracle grâce à la fille de ce cinéaste à qui on avait mis des batons dans les roues après l'avoir<br /> encensé et qui avait renoncer à son mêtier pour devenir professeur d'Italien .<br /> Je te souhaite de connaitre la même réussite , même tardive, avec tes scénari<br /> Bon courage<br />  amitié<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Oh mais je n'ai pas trop à me plaindre. J'ai rencontré des gens passionnants, d'autres un peu moins. J'ai tiré un trait maintenant. Je reste en admiration devant les comédiens, américains<br /> notamment. Je peux regarder un film improbable rien que pour eux...<br /> <br /> (Votre site renvoie à une page curieuse. J'aimerais bien vister votre blog, mais... je ne dois pas être très doué!)<br /> <br /> <br />
A
<br /> Bonjour,<br /> c'est Luc qui m'a conseillé de venir sur ton blog lire l'article Cesars et je ne regrette pas. j'aime cette présentation cool  et ton article me conforte dans ce que je pense de la soirée<br /> Cesars ( dommage pour l'artiste marseillais qui a fait le trophé et que j'aime bien). Dans ce genre de récompense on trouve rarement de nouveaux talents, ni de film indépendant. Dimanche je lisait<br /> "aujourd'hui" qui a fait 2 pages sur la révolte qui gronde contre celles et ceux qui distribuent chaque année les 25 millions de subventions aux réalisateurs de films, même à ceux qui ne font<br /> pas un spectateur.Cette répartition est souvent une affaire de copinage du milieu; les même reçoivent souvent au minimun 500 000 € et d'autres jamais.<br /> Je pense comme beaucoup qu'il est absolument nécessaire d'aider le cinéma français et sa spécificité mais je doute que la soirée des Cesar soit autre chose que des m'as - tu vu?<br /> <br /> bonne continuation pour ton blog.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Merci, Alex. Oui, mieux vaut parler de ces questions avec un certain détachement, sans quoi on a l'air aigri. Je ne le suis plus parce que j'ai pris mes distances. L'avance sur recettes, j'y ai<br /> renoncé très tôt : copinages, volonté d'aider tour à tour des films politiques, des films d'"art", puis à une époque, ils se sont avisé qu'en donnant l'avance à de gros films commerciaux, ils<br /> récupèreraient leurs billes (c'est ainsi que Claude Berry a obtenu six millions de francs pour son Jean de Florette).<br /> <br /> Ce qui me mend aigri peut-être, c'est que je n'ai jamais eu droit à rien, ni chômage, ni rien de tous les avantages des techniciens, comédiens. Je me retrouve avec une retraite ridicule, une<br /> aumone, après trente ans de travail. Se soyez jamais scénariste!<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Oh vous pouvez répondre à coté ou en plein dans le mille se sera toujours mieux que mes aneries ou en tout cas vous rattraperez par votre présence l'insipidité de mes propos car vous aurez<br /> remarquez que je donne toujours des réponses tendant vers l'absurde. Et oui je ne comprend rien à l'art, rien à l'Europe rien à la politique mais je comprendrai l'incompréhensible si vous me<br /> parliez d'argent. Je vous remercie pour votre patiente.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Ah pardon... Je vous ai répondu à côté? Mais je crois entendre ce que vous me dites pourtant. Pas des âneries en tout cas. Et puis j'en raconte assez moi-même ici! Je n'ai pas le complexe de<br /> l'artiste! Du tout! Je n'en suis pas un. Je n'essaie pas de comprendre, j'aime, je n'aime pas... Et je crois bien que nous sommes d'accord! (Vous nous feriez pas une petite déprime là?) :)<br /> <br /> <br />
M
<br /> On ne fait jamais de l'art : c'est de la blague. L'art, c'est un résultat, pas un point de départ. le grand malheur d'aujourd'hui est que des philosophes de l'art ont pignon sur rue  et que<br /> des demeurés (des artistes, disent-ils) font des pieds et des mains pour se conformer à l'idée que ces "philosophes", ces "sociologues" ont défini comme étant de l'art. Et ça magouille, et ça<br /> fristouille pour y parvenir. Et les plus crétins sont ceux qui essaient en plus de s'attribuer la médaille ultime "art contemporain". Contemporain. Merde, c'est pas rien, ça. CON-TEM-PORAIN !!!<br /> Absurde. L'art n'a pas d'histoire.<br /> Et puis, surtout, l'art n'est pas un point de départ, c'est un point d'arrivée très incertain.<br /> Pas beaucoup qui l'atteignent mais on sait jamais très bien qui a touché juste.<br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Mais bien sûr! Je ne connais d'ailleurs pas un artiste qui se disent le matin : Chouette, je vais faire de l'art! Si, j'en connais un, un fou, un vrai, qui fait découper en usine des plaques de<br /> plexiglas.<br /> Mais il y a une catégorie plus pernitieuse qui n'attend qu'une chose, qu'on leur disent qu'ils font de l'art. Ils trépignent intérieuremet, prennent des poses, s'habillent en conséquence, etc...<br /> Comme je dis toujours : heureusement qu'on est pas armés!!<br /> <br /> <br />