La saison se prête si bien à la misanthropie, sombrons donc là-dedans pour une fois, décide-t-il - feignant ne pas se souvenir qu’il en dit autant de toutes les autres. Et le voilà qui s’adonne avec délice à sa bouderie préférée.
Vivant seul à longueur d’année, le cahier des charges n’est pas si monstrueux qu’il s'en trouve débordé. Il s’applique pourtant au moindre détail, chiadant plus particulièrement le costume et l’attitude, l’apparence chez lui étant tout. (Et en effet le tableau semble presque parfait, puisqu’il ne résiste pas au plaisir d’y jeter un œil en passant, c’est un coquet.)
Mais cette saison propre à son penchant est aussi celle des congés qui l’oblige à courir les rues à la recherche de son pain et de son quotidien, guettant fébrilement âme qui vive derrière les rideaux baissés, pestant contre la terrible absence de ses frères humains. En vieil habitué des entorses, il y a beau temps qu’il ne voit rien à redire à ses.
(Ici il ne trouve plus les mots, « misanthropie » lui ayant d’entrée rincé le vocabulaire.)