Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 17:32

Sébastien Brebel (Un éloge de la folie)

Un titre ronflant comme je les aime, parce que sans doute ils me dispensent (si tant est que j'en sois capable) d'écrire la suite, titre qui pourrait laisser présager une étude de six cents pages sur cet auteur pour lequel j'ai la plus vive admiration, on l'aura compris depuis le temps que je parle de lui ici.

Voici donc deux passages, que j'avais promis au sujet de la rencontre et de l'un de mes billets, celui-ci je crois, passages extraits du Fauteuil de Bacon (P.O.L)




Brebel 0424
....

Mais le malheur veut que chaque fois qu'il cherche à sortir de sa propre obscurité, l'homme esseulé rencontre encore plus obscur que lui, contre quoi il se heurte et se brise les os. J'avais rencontré l'être vital, dit-il, et pour mon malheur je m'étais jeté de tout mon être contre cet être, et j'avais tenté d'épouser l'ombre qui était en lui, pour mon malheur j'avais cru guérir ma solitude en plongeant dans une nuit plus noire que ma propre nuit, mais je n'étais pas allé jusqu'au bout de cette nuit, car je m'étais retourné et j'avais rebroussé chemin vers la lumière du jour, et maintenant tout était définitivement perdu et je devais me sentir plus seul encore et plus vain.
... 
(p. 114)
...
On ne rencontre l'être idéal qu'une fois dans sa vie, dirait Sauvage, de manière absolument imprévisible et improbable, et aussitôt que nous l'avons rencontré nous qualifions intérieurement de vital cet être que nous ne pourrons plus jamais oublier, mais le plus souvent nous ratons le train et nous restons sur le quai, et nous attendons encore en vain, de nombreuses années après avoir raté ce train, nous attendons encore sur le même quai cet être idéal , n'osant quitter notre place de peur qu'il échappe à notre vigilance, et à la fin nous ne savons plus ce que nous attendons, toujours à la même place sur le même quai peuplé de voyageurs indifférents. Mais le rendez-vous est manqué, nous n'avons plus rien à faire sur ce quai; notre vie n'est pas changée et elle ne connaîtra plus aucun changement, il n'y aura plus dans notre vie une seconde chance de bifurquer. Le comportement humain n'admet que des bifurcations peu nombreuses, expliquerait-il, et ces bifurcations sont elles-mêmes peu suivies d'effets, ces bifurcations le plus souvent sont des impasses.
...
(p. 117)


Sébastien Brebel

Le Fauteuil de Bacon
P.O.L






Partager cet article
Repost0

commentaires

M
<br /> @Depluloin. Z'avez pas bientôt fini avec vos injures ?!...<br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Ah! Ah! Mais vous n'êtes pas homme à succomber aux basses flatteries telles que "Superbe odieux!" ... "Infect personnagei" Ça ne marcherait pas! :)<br /> <br /> <br />
A
<br /> Ben non je ne la connais pas mais vous aviez parlé d'une Pascale Petit et je l'ai découverte. Elle m'a semblée très intéressante littérairement.<br /> <br /> Cela n'ôte rien à mon commentaire pour l'autre Pascale, son manuscrit m'intéresse aussi;o)<br /> <br /> "Vous auriez pu, vous auriez pu"... mais toujours ce conditionnel... pfff!<br /> (je plaisante - je vais me faire une tartine de pâté Hénaff tiens  http://www.henaff.fr/medias/52/83/1158867132.jpg<br /> <br /> (et maintenant je peux aller me cacher)<br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Sont adorables ces deux petits cochons! Où est le troisième?<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Un type désespéré n'écrit pas, il se flingue ou il se tient dans un coin comme un paquet de viande. Quant à l'être idéal, non de dieu, quelle connerie. J' comprends que certains soient désespérés<br /> quand y s' foutent dans la tête de tombereaux d'insanités qui sont proprement inhumaines, avec des limitations imbéciles... La vie, ça s' vit, ça s' contemple pas dans le miroir de l'ennui<br /> auto-satisfait.<br /> M'énerve parce que bordel, c'est trop con ! Mais TELLEMENT littéraire !!!<br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Vous l'avez dit : c'est un excellent fond de commerce! Pour le reste, bien sûr. Mais qu'il est bon parfois de se laisser attraper!<br /> <br /> (Ah sous vos airs bourrus, vous dissimulez un cœur d'or et la douceur de l'agneau... Je sais, rien de tel pour vous mettre en pétard!)<br /> <br /> <br />
A
<br /> Deplulion :<br /> <br />  (Je crois que j'ai décidé de vous craquer le week-end!)<br /> Rrraaahhh! J'avais lu : je crois que j'ai décidé de vous croquer ce week-end (*_*)<br /> <br /> @ Pascale, vous devriez oser citer un extrait de votre manuscrit. Etes-vous la Pascale avec un charmant minois, et un bandeau dans les cheveux que j'ai vue quelque part? (J'ose!)<br /> Oui... les baisers virtuels... tsss...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Ambre, hier soir je crois que j'aurais pu écrire à peu près ça!! :)<br /> <br /> Et non, cette Pascale n'est pas celle à qui vous faites allusion. Vous la connaissez? Quel écrivain! (Mais celle-ci est tout aussi charmante, et douée ! hu! hu!)<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> J'ajouterai qu'après avoir bêtement attendu ce train certain ont essayer de le ratrapper. Et à la suite de nombreux échecs ceux ci finir par se rendre compte de l'inanité de l'être chéri à un point<br /> que le regret concurrencait le ridicule.<br /> A y réfléchir la quète du Graal ne serait pas l'archétype de votre sujet?<br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> Au point qu'on en voit encore courir sur la voie en rase campagne...<br /> <br /> ("L'amour, c'est donner à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose qu'on n'a pas." Je ne m'en lasse pas!)<br /> <br /> <br />