Un métier d'homme, un vrai.
Vous vous demandez sûrement de quel vieux métier il s’agit ici et surtout quel nouveau petit métier (destiné pour mémoire à des chômeurs sans qualification aucune) il peut bien m’inspirer. Je me le demande aussi.
En réalité, ce vieux métier, observateur météorologue, existe toujours bien sûr, plus que jamais d’actualité même avec tous ces spoutniks. Je ne vous apprends rien en vous rappelant que les observateurs de cyclones sont des pilotes chevronnés, d’un courage forçant l’admiration, qui, après s’être copieusement soûlés et encocaïnés jusqu’aux oreilles, se mettent aux commandes d’avions assez puissants pour traverser les cyclones de part en part. Ainsi, tout en hurlant de terreur, l’équipage peut transmettre des informations qui ne serviront à rien à des météorologues installés bien au chaud à quelques milliers de kilomètres de là. Mais voilà : ces avions coûtent chers et les pilotes ne reviennent pas toujours. (L’avion non plus donc.)
Un peu d’Histoire. Dans un port aussi important et stratégique que celui de New York ou Brest, les dégâts causés par les orages et la foudre sur les bâtiments, les dépôts de munitions ou de marchandises, étaient si importants qu’à l’apparition des aéronefs on eut l’idée de ces paratonnerres aériens. Evidemment, on ne soufflait mot à l’équipage de leur véritable mission qui consistait tout bonnement à attirer la foudre sur eux et leur frêle esquif. Les malheureux, qui pensaient surveiller un hypothétique ennemi à l’horizon, tombaient donc comme des mouches enflammées persuadés mourir en héros. Si tant est que l’on pense quoi que ce soit de ce genre en de telles circonstances.
L’on comprend mieux à présent où je veux en venir, moi le premier.
Aujourd’hui, correctement équipés (coiffés d’un casque à pointe, une fourche aux pointes acérés dans chaque main, un téléphone portable allumé à l’oreille), nos tout nouveaux travailleurs pourraient, à la moindre alerte, se précipiter sur le toit d’un monument historique, d’un palais, d’un ministère, ou d’une habitation privée pourquoi pas. Payés à la tache, ces vaillants soldats du feu sacré (c’est ainsi qu’on pourrait les appeler, quelque peu pompeusement certes) se verraient récompensés par une prime à chaque coup de foudre reçu et homologué. Célébrés à l'égal de nos bien-aimés soldats du feu, ils auraient naturellement droit à leur bal annuel - lors que la fête de la Sainte Fée Electricité par exemple.
(Bien! Ce nouveau petit métier ne vaut pas un pet de lapin, j’en suis bien conscient mais je tenais trop à vous montrer la belle gravure ci-dessus. "Ça, c’est fait" comme dirait Luc.)